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Geisha 芸者
Suite à une conversation en salle des profs, commençons par l'essentiel :
NON, LES GEISHA NE SONT PAS DES PROSTITUÉES !
Donc, pour cette avant-dernière séance de l'année, nous avons abordé le thème de Geisha 芸者.
Nous avons commencé par aborder le "côté historique" des Geisha en décortiquant la signification de ce mot, et l'évolution de cette fonction : Surement l'ignorez-vous, mais les premiers Geisha étaient des hommes (à l'immense surprise des élèves - et la mienne en préparant cette séance) ! Nous avons vu comment les femmes ont pris l'ascendant et que leur métier fut ensuite officialisé et régularisé par l’État.
Nous nous sommes ensuite intéressés à la formation permettant à une jeune fille de devenir une geisha au sein d'une okiya (maison de geisha) : nous avons pu ainsi découvrir les stades de shikomi, miranai, maiko et découvrir une multitude de nouveaux mots.
Ayant pris conscience de l'importance des apprenties geisha, les maiko, nous avons vu comment les distinguer : que ce soit par la coiffure, le col ou les manches du kimono, les chausses, le ceinture, le maquillage... Les moyens ne manquent pas ! Je suis persuadé qu'à présent, si l'un des élèves présents aujourd'hui croise, qui sait un jour, sur Kyoto, ces personnes, il saura différencier la geisha expérimentée de l'apprentie.
Une fois que les élèves ont été bien conscients du rôle des geisha, nous avons vu comment les prises de contact avec ces dernières ont lieu : ils ont pu se rendre compte de la complexité de la chose !
Nous avons tenté ensuite de comprendre pourquoi la confusion entre geisha et prostituées étaient si fréquente. Deux faits majeurs nous sont apparus :
- l'existence des oiran, courtisanes cultivées de haut rang qui s'habillaient également en kimono, si ce n'est que, contrairement aux geisha, leur obi (ceinture) était noué à l'avant (elles devaient facilement pouvoir l'ôter !)
- le phénomène des "Geesha girls" qui se développe lors de l'occupation américaine du pays au sortir de la Seconde Guerre. Ces filles se prostituaient en s'habillant et se maquillant comme des geisha pour donner davantage d'exotisme aux militaires occupants.
Ce deuxième fait à contribuer à véhiculer une mauvaise image des geisha dans le pays mais surtout au-delà de ses frontières. Voilà pourquoi son nombre s'est vu diminué de façon drastique : on ne comptait plus que 28 geisha en 1975. Aujourd'hui, grâce aux informations plus faciles d'accès (notamment via internet) il est en hausse dépassant la centaine.
Nous avons terminé la séance par la visualisation du film, adapté d'un roman, Mémoires d'un Geisha qui m'a donné l'idée de cette séance.
J'espère avec cette séance au lycée, et au travers cet article, avoir réussi à casser des préjugés, souvent tenaces.
Tags : geisha, oiran, maiko, 芸者, hanamachi
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Commentaires
2Nona-sanMercredi 20 Mai 2015 à 20:12Cette séance était très divertissante et intéressante ! Je suis contente d'être venue aujourd'hui et d'avoir appris de nouvelles choses sur la culture Nipponne, merci !
3Lloyd99Mercredi 20 Mai 2015 à 22:21Finalement on se rend compte qu'il faut un sacré courage pour faire Geisha ! C'était une de mes séances préférés
4Thierry RJeudi 21 Mai 2015 à 18:315Noky NawaJeudi 28 Mai 2015 à 20:53Même une semaine après cette séance, elle me plaît toujours autant, voire plus, au point qu'il me serait capable d'écouter Maître Deck' nous expliquer encore et encore les charmes des geishas ! Ce doivent être des femmes incroyables et très courageuses !
La bande annonce du film donne énormément envie maintenant qu'on a appris toutes ces choses à propos des geishas et de leurs apprenties ! En plus, mon amie Nona-san n'arrête pas de me dire du bien du livre original... Je crois bien que je me suis trouvée des occupations pour cet été !
PS : SURTOUT, commencer par le film et finir par le livre, pour en découvrir toujours plus !
6Nona-sanDimanche 14 Juin 2015 à 01:07J'ai dû expliquer à ma famille que les Geishas n'étaient pas des prostituées ! Je leur ai dit ce que nous avons appris lors de cette séance. Ce n'était pas gagné mais bon !...
Les clichés et préjugés sont difficiles à combattre, surtout quand ils sont basés sur une méconnaissance !
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Décidément, toujours surprenant et édifiant, Monnet-kineko !
Une dernière séance pour cette année 2014/2015 qui a dû bien éveiller la curiosité des élèves pour une civilisation tellement complexe et ancienne. Bravo !